Le fameux mur du Kilimandjaro

Il a plu toute la nuit au pont que à 1h30 du matin, j’ai été obligé d’éponger ma tente car je prenais l’eau. J’avoue qu’à ce moment là je me dis si demain, il pleut autant, la matinée qui est réputée pour être là plus physique du Kilimandjaro va être une vraie épreuve.

Mais au petit matin deux bonnes nouvelles. Il a arrêté de pleuvoir et nous sommes juste dans une purée de pois et surtout je n’ai plus aucun symptôme du mal de l’altitude. J’ai même passé la meilleure nuit depuis le début de cette ascension. 

Bon disons le clairement, je le savais car on m’en avait parlé mais je ne m’y attendais pas à ce point. Le 4eme jour de ce trêve est synonyme du franchissement de la muraille de Baranco et je peux vous dire qu’elle porte bien son nom de muraille. Avant même de l’atteindre on aperçoit les touristes habillés de toutes les couleurs la grimper. Grimper c’est d’ailleurs le terme puisque sur 150 mètre de dénivelé vous allez devoir mettre les mains et engagés les pieds pour franchir ce bloc de roche, le tout à 4000 m. Moi j’adore quand il faut se servir aussi bien de ces mains et de ses pieds et je pense un peu au Nord du gr20 de cet été. Le seul vrai problème est que je pars trop vite et que je suis vite essoufflée. Je me calme et je repars beaucoup plus lentement en synchronisant ma respiration sur mes prises. Là je commence à prendre vraiment plaisir surtout qu’entre deux troués de ciel bleu on aperçois le mont Meru et la savane à perte de vue. Après 1h30 de montée on arrive au sommet de la muraille avec un belle récompense sur le paysage visible 5 minutes avant que la purée de pois revienne. Toujours pas de pluie en revanche.

Nous continuons sur un chemin en plateau où on a l’impression d’être dans un désert de sable noir avec ici et là quelques ravines. Et au loin toujours le mont Meru et cette savane entre deux troués et surtout les nuages. On est au dessus des nuages et je ne sais pas pourquoi mais j’adore cette sensation. 

Au bout du plateau une descente un peu technique (mais beaucoup moins que la montée) avant d’atteindre la rivière et une énorme montée de 350 m sur même pas un kilomètre qui va nous emmener jusqu’au camps. Nous y allons pole pole comme ils disent ici pour atteindre le panneau du camps juste avant le début de la pluie. Si ce n’est pas de la chance. L’après-midi est libre pour nous permettre de nous reposer et de préparer les affaires. Car demain, petite marche avec un dénivelé de 600 m avant d’entamer dans la nuit l’ascension vers le sommet.

28/02/2024

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