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A l’assaut du Kilimandjaro

A l’assaut du Kilimandjaro

Première lueur du soleil au sommet du Kilimandjaro

On y est. Après 5 jours de montée, une courte nuit et l’inquiétude de la pluie, nous partons à 23h45 pétante pour le sommet. Dans la nuit noire et sous une fine pluie, emballé dans 5 couches de vêtement en haut et 2 ou 3 en bas, sous-gant, gant, grosse chaussette et grosse chaussure de marche, c’est parti pour 1200m de dénivelé pour atteindre à un peu plus de 6h du matin le point culminant le fameux Uhuru Peak avec le lever du soleil.

Il faut savoir qu’au dessus de 5400m on est considéré comme en zone critique. On est au delà de la haute altitude avec le risque élevé d’œdème cérébral, pulmonaire mais surtout d’hypothermie sévère et rapide. Je ne peux pas vraiment vous décrire les sensations durant ces 6 h de marche. On est dans l’irréel, hors du temps. Je me concentre sur mes pas, je cale le peu d’oxygène que l’on a en haut avec mes pas, lents, très lents. Nous allons faire une moyenne de 0,8m par heure. Je vous laisse apprécier la lenteur nécessaire pour arriver en haut. 

La terre devient jaune au lever du soleil

Au départ, nous avons très vite la neige aussi bien sous nos pieds que sur nous. Puis le ciel se dégage et le vent monte ou alors nous montons en altitude. En tout cas, on fait une micro pause le temps d’un thé mega sucré et de remettre le gros manteau. Des pauses on en fera 2 autres salvatrice et en même temps, nous ne pouvons pas rester longtemps car quand on s’arrête le gel s’infiltre partout et on a vite froid. Il vaut mieux continuer à avancer. 

La descente avec ce ciel unique

Les minutes et les heures défilent enfin je pense car avec toutes les couches je n’ai pas accès à ma montre et d’un coup le guide Abed nous annonce stella point dans 10 minutes et effectivement 10 minutes après d’un coup comme un panneau sorti de nulle part la pancarte Stella point apparaît. Il reste 45 minutes avant le sommet. A ce moment-là je sors d’un coup de la faille spatio temporel dans laquelle j’étais et je me dis que le sommet est là, proche, tout proche. Nous voulons faire des photos mais le guide nous dit au retour, nous repartons. J’avoue ne pas comprendre pourquoi sur le moment mais je vais comprendre après pourquoi ce choix au combien judicieux. 

Le sommet

A 20 minutes de l’arrivée, nous apercevons un panorama magnifique sur la savane et les villages illuminés en bas comme autant de points lumineux que l’on aperçoit quand on décolle ou on atterrit en avion sauf qu’ici je ne suis pas dans un avion mais sur la terre ferme. Et puis les premières lueurs du jour de l’autre côté de la montagne. Un rayon bleu qui devient rose orange et qui semble se refléter sur le géant Kili. Et pile à ce moment-là nous arrivons au panneau Uhuru Peak. Nous sommes seuls en haut. Moi et les 7 autres personnes de mon groupe. Je ne sais pas comment vous décrire cette sensation. Magique. Sublime. Hors du temps. Malgré le froid glacial, les 6h de marche, tout s’envole la fatigue, le froid. Tout. J’ai l’impression d’être seule au monde. D’avoir été au bout de ce que je pouvais physiquement et moralement. 

En bas, des milliers de lumières comme autant d’étoiles

En haut, nous avons 10 minutes pour faire les photos et profiter avant de redescendre le plus rapidement possible. N’oublions pas que nous sommes à près de 6000m. La descente jusque stella point est incroyable. Avec ce soleil à peine levée, ses lueurs jaune orangé qui se reflètent sur la neige fraîche et immaculée. C’est juste irréel. On aimerait filmer, photographier chaque pas mais il faut descendre pour laisser la place aux autres et aussi je pense pour une question d’oxygène. Nous prenons quelques instants pour les photos à Stella point avant de continuer à descendre et à s’émerveiller. Nous nous rendons aussi compte de tout ce que nous avons monté et de la difficulté de la pente avec cette descente de 1295 m jusque Bonafu camp. Elle s’effectue d’abord dans la neige puis dans la cendre. Je glisse à chaque pas mais je suis encore sur un petit nuage même si j’avoue sur les derniers mètres j’ai juste envie d’aller me coucher. Peine perdue. A l’arrivée crevée comme tout le monde, le guide nous donne 30 minutes pour faire nos sacs et nous changer et 30 minutes pour manger avec interdiction de dormir pour ne pas déclencher un mal de l’altitude aiguë. J’avoue, à ce moment-là, je me demande comment je vais pouvoir repartir pour les 3h de descente et les 1500m de dénivelé négatif qui nous attendent encore. Je suis au bout et je n’arrive à rien avaler pas de nourriture ni de boisson même de l’eau. Mon corps ne veut pas, ne veut plus. 

Il faut déjà redesendre

Pourtant après avoir péniblement mangé deux morceaux d’ananas et un knacki (moi qui est horreur de ce type de bouffe habituellement) je trouve l’énergie de repartir. J’ai déjà marché 9h05 pour monter et descendre le kili et je me surprends même à pratiquement courir sur les 600 premiers mètres de descente avec un beau chemin qui descend progressivement. C’était trop beau puisque le chemin va se transformer en une espèce de voie romaine pleine de Pierre et de marches et ceux pratiquement jusque l’arrivée. Un sacerdoce pour les pieds et les chevilles. D’habitude sur ce type de chemin je cours mais impossible plus d’énergie. Je suis debout depuis 30h et j’ai l’impression que seuls mes jambes acceptent encore de me porter. Nous arrivons enfin après une descente interminable vers 14h30 au dernier camps. A ce moment là je pense que je ne réalise pas encore l’exploit que je viens d’accomplir car je n’ai qu’une seule envie c’est dormir. 

Le panorama à couper le souffle

Et pour autant, je ne sais pas si c’est l’adrénaline, le sommet ou trop de fatigue mais je ne dors pas de l’après-midi et il faudra attendre le coucher à 20h pour que je dorme comme une souche.

01/03/2024

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