L’Australie, un pays immense vide de monde
Pour nous français, l’Australie reste un pays très lointain que nous connaissons très peu à part lors des jeux olympiques de Sydney ou lors des rares événements dramatiques ou politiques qui s’y passent. Cette plus grande île du monde (elle fait quand même la taille de l’Europe) se développe à une vitesse folle et emploie à tour de bras des jeunes venus du monde entier, pour le peu qu’ils en veulent. Bref, c’est un pays dont l’économie va plutôt bien et qui risque d’ici quelques années de dépasser notre euro.
Imaginez donc notre soif de curiosité lorsque nous avons atterris à Darwin, imaginant voir l’Opéra de Sydney, le site sacré d’Uluru, les kangourous, le désert appelé outback et la barrière de corail. Bien entendu nous avons vu tout cela mais plus encore. Car l’Australie reste un pays qui a su intégrer des cultures, des traditions différentes et les mixer pour en sortir sa propre identité. Nous retrouvons donc les habitudes américaines et anglaises (en tête) mais aussi quelques mots européens et français, les traditions et les religions asiatiques et musulmanes. Le tout donne Sydney, une mégalopole qui réunit tout de même un quart de la population du pays. En s’y promenant vous vous sentez tout de suite comme chez vous avec ses façades de verres, ses monuments de l’époque victoriennes, ses nombreux magasins internationaux et ses curiosités touristiques comme l’Opéra, les Rocks ou encore l’Harbour Bridge. A la sortie des bureaux, il n’est pas rare de croiser les costumes cravates dans les pubs à discuter de tout et de rien devant un bon verre de vin (l’Australie est tout de même mondialement reconnue pour son vin et il est vraiment exceptionnel), prolongeant parfois jusque tard dans la soirée ces moments d’échanges et de convivialités.
Convivialité pourrait d’ailleurs être le meilleur terme pour désigner ces australiens. Ils feront tout ce qui est possible pour vous aider à vous
intégrer dans la société car eux-mêmes sont passés par là (enfin pour la plupart). Du coup les barbecues entres amis et collègues sont souvent de mises tout comme une partie de pêche, un match de rugby ou une partie de surf (le sport national par excellence). La population vit en majorité dehors. Il faut dire que le thermomètre descend rarement en dessous de 15 degrés la journée même l’hiver (à part peut-être du côté de Melbourne) et que la pluie n’excède rarement une journée).
Pourtant si la convivialité et l’intégration sont de mises, il n’en est pas de même pour tout le monde. Nous avons été étonnés de voir que les aborigènes, qui sont les premiers habitants de l’île au niveau historique, sont très peu présents dans les grandes villes et même dans la plupart du pays. En réalité, nous ne les trouvons que dans les territoires du nord et au centre. Ils sont pour la plupart confinés dans des réserves loin de toute grande ville. Nous nous étonnons de cette situation. Plus tard, nous comprenons davantage la situation car si le gouvernement a mis des années à les accepter, les aborigènes préfèrent vivre loin des blancs, de leur côté. Ils se sont créés une espèce de société à part avec leur propre drapeau et leur propres lois, vivant de leur culture et des immenses aides octroyées par le gouvernement. Peut-être est-ce un tort de leur donner des aides et peut-être est-ce un tort pour les aborigènes de vivre cloitrés. Il faudrait se pencher davantage sur la question pour se permettre de les juger.
Il faut dire qu’ils peuvent se permettre de vivre reclus tellement le pays est immense. Lorsque nous quittons Darwin pour Uluru ou Ayers Rock, nous nous enfonçons dans l’arrière pays australien ou l’outback. Là, le mot désertique prend tout son sens. La route est droite sur des centaines et des centaines de kilomètres et nous traversons des paysages désertiques. Enfin quand nous parlons de désert, il ne faut pas imaginer du sable mais plutôt des petits arbres et de la terre marron devenant de plus en plus rouge au fur et à mesure de notre avancée et s’étendant à perte de vue. Les villes se comptent alors sur le doigt d’une main et il s’agit de ne pas louper les rares pompes à essence au risque de tomber en rade d’essence (ce qui a d’ailleurs failli nous arriver en approchant de Alice Springs). Nos seuls compagnons de route deviennent alors les aigles, les oiseaux et les kangourous souvent morts sur le bord de la route. Le dépaysement est garanti et le silence avec.
Cependant, l’Australie ce n’est pas seulement le désert et les plaines désertiques. Elle offre un panel de paysages incroyables en fonction de la région et des couchers de soleil magiques. Vous passez ainsi du désert aux montagnes puis au littoral grandiose avec ses plages de sables blancs, son eau turquoise et sa barrière de corail qui ne semble jamais finir.
Vous me direz, mais alors qu’y a-t-il de vraiment exceptionnel sur cette île. En fait, vous ne trouverez pas de sites historiques à proprement parlé
sauf les lieux sacrés des aborigènes et les mythes et légendes qui sont associés. L’île est plutôt une succession de panoramas grandioses à explorer et à découvrir lors de longues promenades, à la nage ou en camping-car en parcourant les grandes étendues. Nous avons effectué plus de 30 000 km en 40 jours pour finalement ne voir qu’une infime partie du pays et repartir avec des images plus belles les unes que les autres.
Finalement l’Australie est une île continent qui aligne les chiffres plus impressionnants les unes que les autres au niveau grandeur comme le nombre de kilomètres à parcourir, la longueur de la barrière de corail… 40 millions de personnes pour une superficie qui est triple voire quadruple, on ne peut pas dire qu’ils sont confinés.
04/08/2011
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