Légende autour de la construction d’Angkor Wat
Comme nous ne connaissons pas l’utilisation exacte des temples, de nombreux contes et légendes tournent autour de leur construction et leur fonction. Nous vous en livrons une des plus connus autour d’Angkor Wat.
Autrefois, en 544 de l’ère bouddhique (an 1 de l’ère chrétienne), année du Singe, Néak Vong et Néang Téav, c ouple d’origine roturière possédant des mérites divins, fut ondoyé et monta sur le trône. Le monarque prit le nom de règne de Préah-Bat-Sâmdach-Tévavong-Aschar, c’est-à-dire « Merveilleux-Souverain-de-la-Lignée-Divine». Il s’installa dans le palais royal de Mohanokor, la « Grande-Cité». Le couple royal régna paisiblement sans qu’aucun ennemi n’osât venir le déranger. Les mandarins, les brahmanes ainsi que le peuple vivaient calmement grâce aux mérites merveilleux et à la puissance des souverains.
Le roi Tévavong-Aschar n’avait aucun enfant. Il ordonna à la reine d’observer les préceptes bouddhiques afin d’obtenir un fils. Elle accepta et prépara le rituel de demande d’un fils.
– La reine va avoir un fils comblé d’une puissance qui vaincra tous les ennemis de toutes les directions. Quand Kétoméaléa eut grandi et atteint l’âge de six ans, Indra ordonna au dieu Méatol ei de prendre le char divin Pichayon pour aller le chercher et le conduire au Ciel des « Trente-Trois ». Kétoméaléa, en effet, dans l’existence antérieure, avait été le fils d’Indra : celui-ci l’avait envoyé renaître en être humain afin qu’il protégeât la religion bouddhique et qu’il prit soin du royaume dans la gloire, la prospérité et la paix.
A la tombée de la nuit, le dieu Méatolei monta sur le char divin Pichayon, descendit du ciel, entra dans le palais et prit avec soin dans ses bras Kétoméaléa. Puis il le déposa dans le char divin Pichayon qui s’envola. Il l’emmena devant Indra au Ciel des « Trente-Trois ».
Le souverain ordonna donc à toute la population du royaume, pour retrouver son auguste fils, d’observer les préceptes bouddhiques. Le peuple tout entier fit selon l’ordre du roi.
Ensuite, Indra lui demanda : – Est-ce que tu es content de ce que tu viens de voir ? – J’en suis émerveillé, répondit-il. Indra ajouta : – Bien ! Je te confierai le royaume du Cambodge. Pour cela, si un de mes palais que tu viens de voir te plaît et si tu souhaites en faire bâtir un au Cambodge de la même beauté, tu n’as qu’à en formuler le vœu. Je vais t’envoyer un architecte afin qu’il le construise immédiatement dans ton royaume. Le jeune prince, très émerveillé et très impressionné par Indra, réfléchit : – Il ne faut pas que je fasse construire dans mon royaume un palais plus beau ou aussi beau que les palais d’Indra. Cela risque de provoquer le mécontentement de ce dernier. Kétoméaléa, ayant ainsi réfléchi, répondit :
– J’aimerais faire bâtir un palais qui ait une beauté comparable à celle de vos écuries. – La beauté de mes écuries te plaît-elle ? Indra convoqua alors Pisnouka. Celui-ci était le fils de la danseuse céleste nommée Ti p-Soda-Chan, « Fille-Divine-de-la-Lune » et du vieux Lim-Séng ; sa mère l’avait emmené au ciel chez un dieu, le grand maître des arts plastiques et de l’architecture. Ce jeune homme s’était efforcé d’apprendre à dessiner, à sculpter, à jouer de la musique auprès de son divin maître. Ayant assimilé toutes les matières enseignées par lui, il savait construire un bateau pouvant se déplacer sur la terre ferme, sculpter sur l’argent et sur l’or, faire fondre tous les métaux et mélanger de l’eau avec de l’argile pour les transformer en pierre… Quand Pisnouka fut arrivé, Indra dit : – Toi, tu es de naissance humaine, tu ne peux pas demeurer éternellement au paradis. Je vais t’envoyer au Cambodge et tu y bâtiras, pour mon fils Kétoméaléa, un palais aussi beau que mes écuries. Quand tu en auras achevé la construction, je descendrai présider la cérémonie du couronnement de mon fils afin qu’il monte sur le trône. Au bout de sept jours, grâce à la puissance des mérites des habitants de tout le royaume qui avaient suivi les préceptes bouddhiques, Indra ordonna à Méatolei d’atteler son char divin et d’emmener Kétoméaléa et Pisnouka en direction du Cambodge. Le roi Tévavong-Aschar et la reine furent très contents de revoir leur fils. Pisnouka commença à construire le palais d’Angkor-Vat. La construction terminée, il peignit chacun des bas-reliefs des différentes couleurs qui leur convenaient afin que la beauté de ce palais fût comparable à celle des écuries d’Indra.
Kétoméaléa, très satisfait de ce palais, combla de louanges Pisnouka et lui demanda d’en bâtir beaucoup d’autres, décorés également de superbes bas-reliefs. |
07/05/2011
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