Bornéo, une économie de rente
Depuis le début de notre séjour, nous voyons des centaines de barge avec leur chargement de charbon et en évoluant dans les terres, nous découvrons des mines de charbon gigantesque à ciel ouvert. Étonnant surtout que nous avons l’image de Bornéo avec sa forêt et ses singes mais s’ils sont bien présents, ce n’est pas tout le tourisme qui fait vivre les habitants, bien au contraire. D’ailleurs, nous avons rencontré en tout et pour tout qu’une dizaine de touristes occidentaux depuis le début.
Curieuse, je me suis donc penchée sur la question de l’économie locale. Et si c’est bien le minerais qui fait vivre l’île, j’étais loin de m’imaginer que rien que pour le charbon, l’île exporte près de 22 à 23 millions de tonnes chaque mois. C’est énorme. Ce qui derrière représente des milliers de travailleurs entre ceux qui sont dans les mines, les conducteurs de camions, de bateaux… on comprend donc mieux pourquoi la forêt à côté ne vaut pas grand chose. Il faut bien vivre et faire vivre les familles.
Et à ce charbon, s’ajoute l’exploitation d’autres minerais comme le fer notamment et un peu les diamants (même si pour le coup c’est très négligeable). Alors vous me direz où part tout ce charbon ? Une partie pour l’électricité des autres îles comme Java ou Bali et une grosse majorité pour la Chine, la Corée et un peu le Japon.
Ce qui inquiète en revanche c’est la non diversité de cette économie. Que se passera-t-il quand les mines seront taries ou quand des pays comme la Chine, le Japon ou la Corée changeront leur production pour une transition plus « verte ». Ce qui est déjà un peu le cas d’ailleurs.
A cette exploitation de minerais vient s’ajouter celle de l’huile de palme. Mais qui contrairement à l’imaginaire international est loin de représenter la majorité de l’économie. Néanmoins, cela suffit pour planter sur des hectares et des hectares des palmiers, là aussi au détriment de la forêt primaire et de leurs habitants. Alors on comprend parce qu’il faut qu’ils vivent et qui sommes nous pour leur donner des leçons mais une chose est certaine, l’habitat des singes et autres animaux de la forêt va continuer à se réduire comme peau de chagrin malheureusement sauf si l’île change radicalement de modèle économique mais ce sera long et surtout coûteux.
23/08/2024
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