A la rencontre des Samis
Si beaucoup d’entre nous parle de lapons, les premiers nomades, éleveurs de rennes étaient en réalité des samis. Il y a des siècles les finlandais, suédois, russe ou norvégiens n’existaient pas. C’est avec la création des pays et la volonté des gouvernements de sédentariser le nomades et donc de faire disparaître les autochtones que le mot lapon est véritablement apparu. Nous partons donc bien à la recherche de la population d’origine qui même si elle ne vit plus comme des nomades reste des éleveurs de rennes. Nous nous retrouvons donc perdues au milieu d’une forêt enneigée, les pieds enfoncés jusqu’aux genoux dans la neige à leur recherche. Et bien vite nous allons nous retrouver dans un Kota, leur habitation traditionnel. Il s’agit en réalité d’une hutte en bois avec au milieu un feu de bois et tout autour des peaux de rennes en guise de siège. C’est tout. Les samis n’avaient pas de meuble ni de décoration, juste le strict nécessaire pour vivre.
Enrique, le chef de famille nous reçoit avec sa petite nièce de 14 ans Sylvia-Maria, elle-même éleveuse de rennes. Mariée à une canadienne, la famille est vraiment atypique mais vraiment très gentille. Enrique nous raconte son histoire et celle des Samis. Comment ils ont été obligés de se regrouper dans des villages parce que l’école devenait obligatoire pour tous les enfants, comment la minorité a été rejeté par le gouvernement Suédois et surtout l’avenir d’éleveur de rennes. Un futur qui ne s’avère pas rose du tout entre un parlement Sami qui n’a aujourd’hui pratiquement pas de pouvoir et les nombreux défis écologiques qui les attendent avec la déforestation, la présence non régulée ou mal régulée des prédateurs, la chasse intensive…
Nous sommes restés des heures à discuter sous ce Kota à s’intéresser à leur culture, leur vie, leur élevage. D’ailleurs, l’élevage de rennes est tout un art. Les rennes vivent en liberté une partie de l’année puis sont rassemblés au moment de l’hiver. Difficile de retrouver les centaines de rennes dispersées dans les forêts immenses. On se rend compte que le boulot d’éleveurs de rennes est vraiment physique avec le grand froid en plus. Quand on sait que l’hiver les températures peuvent atteindre les -47 degrés et que la nuit polaire dure 8 semaines, on ne peut qu’admirer le travail et la force de caractère d’Enrique et sa famille. La journée a été riche en découverte autant sur la culture que le peuple.
D’ailleurs, j’ai appris que les samis ne supportaient pas le Père Noël et surtout les histoires des Rennes. Il faut dire que leur habit traditionnel a été repris comme modèle pour les lutins et que tous les touristes les comparent aux lutins du Père Noël. Je comprends que c’est hyper énervant et dévalorisant pour ce peuple si courageux.
Les photos de la journée https://drive.google.com/drive/folders/1-v2IZTa8CBD6KaNBUIi9RManamu1uRNs
13/11/2019
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