Seuls dans la jungle
Pour notre dernière journée en Amazonie (et oui déjà), le programme reste chargé. Tôt le matin (cela commence à être une habitude), nous partons avec le guide pour une marche de 8km. Il faut profiter au maximum de cette dernière randonnée pour enregistrer tous les sons, les odeurs et ce vert à perte de vue. Pour la première fois le chemin n’est pas réellement tracé et nous devons marcher dans le bush avec prudence enjambant trocs d’arbres morts et fourmilières. Pour nous c’est l’occasion de voir des espèces inconnus jusque ici et parfois très rares comme ce curieux petit oiseau à la gorge rouge, à la tête jaune et au corps marron. Plus loin, un papillon gigantesque se pose à quelques mètres de nous. Imaginez qu’il fait 25 à 27 cm de diamètres, presque aussi grand qu’un colibri et qu’il vit 6 mois. C’est le plus grand papillon de l’amazonie.
Du grand au petit il n’y a qu’un pas qui se franchit très rapidement dans la jungle puisque
nous passons du papillon géant au millions de petites fourmis rouges, noires et parfois très grandes (3,4cm) qui ramènent inlassablement feuilles et autres branches pour nourrir les fourmilières géantes. On dirait presque que les feuilles marchent.
Mais, à peine levons nous la tête que de tous petits singes pas plus gros qu’une balle de foot, viennent nous narguer sautant de branches en branches à la recherche d’insectes. Comme à chaque fois le spectacle est amusant et nous le contemplons avec plaisir. Un peu plus loin un écureuil se montre. Si chez nous ils sont tous petits, ici ils sont mastocs.
Après cette dernière immersion en forêt avec le guide, nous avions envie de nous y rendre seul pour prendre son temps et la savourer une ultime fois. Nous avons la chance que des chemins bien balisés nous permettent de le faire et nous nous lançons donc sur un des sentiers armés de nos jumelles et nos appareils photos. Nous choisissons une randonnée pas trop grande car nous souhaitons marcher très lentement pour dénicher les insectes, papillons… Comment dire c’est le bonheur de pouvoir prendre le temps et de s’émerveiller sans gêner le groupe. Les oiseaux, insectes… ont beaucoup moins peur et viennent se poser à quelques mètres de nous pour notre plus grand bonheur.
Après avoir parcouru 3 ou 4 kilomètres en 1h (pour vous dire combien nous sommes lents),
nous rebroussons chemin partageant bruyamment nos impressions sur le voyage. Soudain, à quelques m de nous (peut-être une dizaine à tout casser), deux singes et un bébé singe se tiennent sur une branche. Nous nous stoppons net pour les observer. Eux aussi d’ailleurs nous regarde pendant un long moment avant de décider que nous n’étions pas un danger et de continuer à vaquer à leurs occupations. Inutile de dire que nous avons les mains mouates tellement le spectacle est rare et fascinant. Respirant à peine, nous les observons un long moment avant que dérangés par un bateau tout proche, ils ne filent à vive allure sautant de branches en branches avec une aisance incroyable. C’est sur belle rencontre que nous rejoignons le camp fébrile.
Toutefois, le voyage en Amazonie ne pouvait pas se terminer sans une ultime marche de nuit au cours de laquelle les grenouilles sont au rendez-vous. En France, nos grenouilles sont toutes petites, souvent marron et complètement inoffensives. Ici il faut y faire attention. Certaines sont couvertes d’un poison sur la peau qui peut s’avérer mortel, d’autres présentes des couleurs bizarres. Cette fois-ci nous avons affaire à un autre type de grenouille : les gigantesques. Verte pomme, elles poussent des cris rocs dans la nuit. Elles ne tiendraient pas dans nos mains tant elles sont immenses. Autant dire que nous sommes impressionnés et même un peu effrayés.
Une dernière bizarrerie et un dernier cadeau que nous offre la jungle comme pour nous rappeler qu’elle renferme de nombreux spécimens et mystères qu’une vie ne suffirait peut-être pas pour les découvrir.
11/09/2011
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