
Le Tadjikistan, un pays à la nature contrastée
En partant pour le Tadjikistan, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Certes, je savais que j’allais évoluer la majorité du temps en haute montagne avec des sommets jusque 5000m et que le Tadjikistan est le début du palmir et donc la naissance de l’Himalaya. Mais dans mon imagination, je voyais un pays aride mélange de la Jordanie désertique et du Népal avec ses sommets enneigés et pluvieux.
J’ai vite compris que le Tadjikistan était unique de part ses paysages et sa culture. En tant que pays d’Asie centrale et sans accès à la mer, il possède un climat continental avec des écarts de température important pouvant aller de plus 45 à -30 l’hiver. En partant en plein été, j’ai bénéficié de température clémente. Même à 3800m d’altitude, sous le soleil il ne fait pas froid. La nuit, il faut prévoir un bon sac de couchage mais les températures n’ont jamais été négatifs. Première surprise car je m’attendais à revêtir la polaire même la journée.
Ensuite, le pays est tout sauf aride (en tout cas sur la partie que j’ai visité). L’eau est omniprésente sous forme de torrent et de lac jusque 3000, 3500m. Cette eau transparente, bleu intense voire souvent turquoise est le fruit des glaciers présents en haute altitude, de sources naturelles et des pluies abondantes du printemps et de l’automne. Cet aspect aussi je ne m’y attendais pas du tout.
Côté panorama, le Tadjikistan est, sans doute, un des plus beaux treks que j’ai effectué. Tout y est grandiose. Au fur et à mesure de nos pas, et en fonction de l’altitude, les paysages sont radicalement différents restant toujours majestueux. En bas, les cultures de pomme de terre, blé et abricotiers se mélangent aux conifères et aux érables couvrant la montagne d’un vert contrastant avec le marron des montagnes. Plus haut, la montagne semble s’agrandir, visible à perte de vue comme si les vallées ne finissaient jamais et arborent toutes les couleurs de l’arc en ciel. Les strates grises font place à l’ocre et au sommet les glaciers impressionnants nous rappellent la puissance de la nature. Ici, l’homme et les ânes sont tout petits, presque insignifiants.
Et lorsque vous passez les cols à 3000 m voire plus haut, les hauts sommets rappellent que nous sommes aux portes de l’Himalaya alors qu’en bas, à parfois plusieurs kilomètres les lacs bleus turquoises ou émeraudes sont alimentés par les torrents et leur bruit incessant et éternel. Je resterais des heure assises à regarder ses paysages et à savourer la sérénité et le calme qui s’en dégage. En haut, vous êtes dans un autre monde, hors du temps comme suspendu entre deux mondes.
Seul le bruit de nos pas et le passage des ânes portant notre matériel viennent troubler cette tranquillité. D’ailleurs, l’âne est au centre de tout dans ses montagnes infinis. Compagnon de route, porteur infatigable et bien précieux pour les nomades, le hihan énervant au début du trek devient familier au fil des jours. Sans lui, les nomades ne pourraient se déplacer au fil des pâturages. Ses nomades vivent avec des troupeaux de plusieurs centaines de chèvres et de moutons qu’ils déplacent régulièrement. Et toute la famille est mise à contribution. Les enfants sont chargés de surveiller les bêtes, pendant que les hommes s’affairent aux camps et que les femmes confectionnent le fromage avec le lait de chèvre qu’elles font sécher directement sur le toit des maisons. D’ailleurs, dans les villages traversés, il n’y a souvent que une ou deux maisons en pierre pour la vie en communauté et le séchage des fromages.
Le reste des maisons sont faites en bois arrondis et accrochés par des morceaux de tissus avant d’être recouvert de toiles ou de grands morceaux de tissus. Au sol, sont disposés des tapis servant pour manger ou dormir alors que la cuisine et notamment le pain va se faire dans la terre suivant la cuisson des cendres. Une façon de vivre loin de nous mais qui permet de retourner à des choses simples, au rythme de ses envies, besoins et surtout de la nature.
Cette vie avec la nature, ce retour au source a été le leitmotiv de ce voyage. Une tente, une bassine d’Eau en guise de douche suffit à se rendre compte que notre société est parfois surfaite. J’apprécie ces moments où le téléphone et internet n’existe plus, où chacun se retrouve avec soi-même loin du stress et des bruits de la ville. Et cette richesse le Tadjikistan a réussi à la préserver.
Alors oui, la majorité de la population vit simplement dans les montagnes et l’autre sans doute très voire trop modestement dans les villes en perpétuelle construction mais la gentillesse de la population et notamment des nomades est unique. Pas un seul instant, nous avons traversé un camps où un petit village sans que les enfants viennent vous faire coucou et que les habitants vous offrent du lait caillé, du fromage, des fruits ou du thé. Cette gentillesse spontanée va me manquer en rentrant en France.
En sillonnant pendant 2 semaines le Tadjikistan, je retiens la majesté des paysages, la gentillesse des habitants et le retour à une vie simple ressourçante et proche de la nature
15/08/2025
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