La dualité de la culture népalaise : entre tradition et modernité
Dès nos premières promenades dans les rues de Kathmandu, nous avons été surpris par les différences culturelles avec l’Inde. Le pays étant très proche de l’Inde, nous pensions retrouver à peu près les mêmes traditions religieuses, culturelles et vestimentaires mais il n’en est rien. Le Népal a su construire sa propre identité en prenant un peu du style indien, tibétain, chinois (pays voisins) et occidental. Ici, les femmes ne sont pas toutes habillées en Sahri (fait courant en Inde) et il n’est pas rare de les croiser habillé à l’occidental. De la même manière, elle travaille. Nous dirons même qu’elle travaille plus que les hommes. Gérante des magasins ou de lodges, employées dans les bureaux, policiers, militaires… elles sont beaucoup plus présentes qu’en Inde et surtout beaucoup moins effacé.
Ainsi à Namché Bazar, la jeune fille était très dynamique et semblait très à l’aise pour
donner des ordres aux hommes. En posant la question à Khumar, nous apprenons que les femmes népalaises sont très libres dans le pays. Mais si le pays évolue, elles ne sont pas encore l’égales des hommes. Les mariages d’amour restent rares, les divorces sont très compliqués et la femme doit obéissance à son mari (pour ne donner que ces exemples). Nous pourrions aussi parler des enfants. Si 70 % sont scolarisé, il n’est pas rare de voir de jeunes garçons (surtout) travailler à partir de 10, 11 ans dans les restaurants, les bus, comme porteur… Nous vous voyons déjà hocher la tête en criant oh les pauvres. Pour information le travail des enfants est officiellement interdit mais ils n’ont pas vraiment le choix s’ils veulent nourrir leur famille ou faire des études. Ici, c’est presque une institution que les enfants travaillent plus que les hommes. Mais, nous n’avons jamais vu un seul être maltraité et ils n’ont pas l’air d’être malheureux au contraire.
Et c’est là toute la singularité du Népal. D’un côté, c’est un pays libre, jeune dynamique en pleine expansion avec une ouverture touristique, une relative égalité entre homme et femme, un côté occidental très prononcé dans le code vestimentaire, une mixité des religions (bouddhiste, hindouiste, musulman, chrétien) pas trop prononcées et d’un autre côté, c’est encore un pays ancré dans ses traditions notamment au niveau des mariages arrangés, les enfants appartiennent aux hommes et non aux femmes, les croyances et les superstitions très présentes (cela porte malheur de siffler à l’intérieur d’une maison par exemple ou de toucher une vache).
L’autre facette du Népal réside aussi dans sa dualité entre technologie de pointe et
bidouillage. Quand vous atterrissez à Kathmandu et dès votre sortie de l’aéroport, vous sentez que le pays est très pauvre. Comme la dit très justement Julien on se croirait presque à Beyrouth. Il faut dire que les maisons sont à moitié démolie ou en construction (on ne sait pas trop), que la plupart des routes ne sont pas goudronnées ou alors elles l’ont été au siècle dernier. Quant à l’eau, nous apprenons très vite qu’elle est une denrée rare dans les villages et que même dans la capitale l’eau courante est souvent coupée pendant plusieurs jours consécutifs. Les népalais s’approvisionnent alors dans les rivières (propre en montagne mais dégueulasse ailleurs), se lavent et lavent leur linge dans une eau à 10°C souvent verte sans problème et surtout boivent une eau qui pour nous est impropre à la consommation. Et là, nous ne parlons que de l’eau.
Ce qui marque davantage c’est l’électricité. Même Kathmandu n’est pas éclairé 24h sur 24. Il existe des créneaux horaires d’électricité qui changent tous les jours. Cela est quand même bizarre de voir une capitale du monde plongée dans le noir et les habitants se baladaient avec des torches électriques. Et encore, l’électricité n’est même pas présente partout. Pourtant, alors que le Népal se bat pour s’éclairer, en montagne vous trouvez des panneaux solaires derniers cris, des centrales hydrauliques… Ne cherchez pas à comprendre pourquoi une telle différence dans un même pays. On nous a répondu. It’s the Nepal.
Nous pourrions continuer ainsi à vous décrire d’autres exemples comme les bus qui démarrent encore avec une manivelle… mais vous avez compris que c’est un pays en devenir avec sa modernité et sa vieillesse. Ce qui en fait un pays intéressant et qui nous pensons dans quelques années aura une place prédominante sur la scène internationale.
06/03/2011
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