Jusqu’à Hébron
Il nous reste un dernier segment du chemin d’Abraham à parcourir, celui qui va jusqu’à Hébron, là où est enterré Abraham. 13 petits derniers kilomètres à travers le désert puis les wadii et enfin les espaces verts où nous retrouvons nos moutons et chèvres. Un parcours plaisant qui nous fait profiter une dernière fois du désert avant d’arriver dans les faubourgs de Hébron. Enfin, je pense qu’il s’agit plus de Ben Naïm que Hébron à proprement parlé.
En tout cas,il y a de la vie dans ce faubourg d’autant que nous sommes
vendredi, jour de prière et de relâche pour les musulmans. Les familles se rassemblent pour profiter du repas, barbecue et se retrouver le temps de la journée. C’est vraiment sympa. Nous profitons d’un pique nique dans le jardin public avant de prendre le bus des écoliers direction Hébron. Là le changement est brutal. Autant à Jérusalem, je vous avais indiqué que nous avions l’impression que les deux peuples vivent ensemble, autant Hébron en tout cas le vieux Hébron est tout le contraire. Est ce parce que nous sommes en Territoire palestinien et non en Israël. C’est une des réponses je pense. La vieille ville de Hébron ressemble à une ville morte. Personne ne se promène dans les rues, à part quelques enfants jouant avec des pneus dans quelques rues, les commerces sont fermés depuis plusieurs années visiblement, une odeur d’égout vous prend à la gorge et l’armée israélienne est partout. Nous ne pouvons pas faire un pas sans être observé par un militaire armé en haut de sa cahute. C’est un peu anxiogène et ce stress ne va pas s’arrêter lorsque nous arrivons sur une terrasse où vivent une famille palestinienne dans une extrême pauvreté entourée de postes militaires. Le père nous raconte que 2 de ses enfants sont morts à cause de l’armée israélienne.
Certaines rues sont visiblement interdites d’accès aux Palestiniens et les enfants israéliens doivent se rendre à l’école accompagnés de gardes armés. Sur 700 000 habitants que comptent la ville d’Hébron, 500 israéliens (appelés colonie) sont protégés par 1000 militaires. On se demande pourquoi les israéliens viennent s’installer dans ce climat. Plus on avance, plus nous sommes épiés et plus nous avons l’impression de se promener dans une zone de guerre. Et quand un groupe de militaire gilet par balle et mitraillettes à la main arrivent vers nous, il est vraiment temps de rebrousser chemin et de reprendre le bus des écoliers pour fuir la ville.
Nous remontons donc dans les collines vers Ben Naïm pour loger dans des familles
palestiniennes. Nous arrivons dans une famille déjà assez aisée avec 5 enfants tous instruits et un père professeur d’anglais. C’est l’occasion pour nous de discuter avec eux sur leur pays, leur tradition, la politique et de partager le temps d’un repas excellent un moment de la vie palestinienne. De quoi renouer également avec un moment positif après cet après-midi riche en émotion.
29/03/2019
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