De la cité interdite au Kung Fu
Cette fois-ci nous partons pour la cité interdite. Une cité qui se mérite puisque pensant pouvoir couper la horde de touristes nous passons par une petite porte sur le côté. Manque de chance, elle ne relie pas à la cité et nous atterrissons dans un jardin plutôt grand, à l’architecture chinoise mais pas vraiment verdoyant et surtout mal entretenu. Tant pis, nous faisons la queue pour obtenir la clef du précieux sésame enfin de pouvoir pénétrer dans l’antre des empereurs d’antan.
Après deux, trois portes richement décorées et d’une grandeur insoupçonnée, nous pénétrons dans une première cour aux dimensions disproportionnées avec au fond le pavillon de l’harmonie. Les chinois aiment beaucoup donner des noms très poétiques à leurs pavillons, temples et autres édifices. Ainsi, nous nous retrouvons avec celle de la suprême harmonie, de l’harmonie divine, avec le jardin de la vertu… La cité interdite est au départ construite avec un nombre de places gigantesques assez insoupçonnées abritant tous un édifice aux proportions démesurées ayant chacun sa propre fonction. Si au début c’est assez impressionnant de passer de places en places, de pièces en pièces… au final l’architecture est pratiquement toujours la même et les intérieurs sont malheureusement vides ou presque. Sans compter que vous devez compter sur la horde de touristes et jouer des coudes pour pouvoir espérer apercevoir les intérieurs et faire une rapide photo avant d’être éjecté par un groupe.
Ce qui est vraiment déroutant c’est de voir toute cette symétrie et ces proportions encadrées par des marches et des sculptures d’animaux en
bronze ou en or. A croire que plus l’édifice et ses alentours étaient grands, plus cela signifiait la puissance de l’empereur. Une puissance que seuls quelques érudits pouvaient voir puisque la cité était interdite au peuple. A côté de l’immensité des différentes places, se dessine un labyrinthe fait de longs couloirs encadrés de hauts murs et de grandes portes en bois aux armatures solides. Lorsque la cité était menacée toutes les portes étaient verrouillées pour protéger l’Empereur. D’ailleurs personne, mises à part quelques érudits ne savaient où se trouvaient les clés. C’est assez fascinant de voir toute l’ingéniosité déployée pour protéger le royaume et son empereur quitte à y consacrer des vies. Finalement si la cité interdite ne brille pas par son architecture, elle dévoile une civilisation particulière où l’Empereur et sa famille étaient au centre, cloisonnés, prenant des décisions alors qu’ils ne voyaient pratiquement jamais le peuple, ils étaient enfermés dans une ville d’or. Nous sommes impressionnés par l’immensité de cette ville dans la ville avec ses nombreuses rues en labyrinthe, son fonctionnement, ses édifices… Cela devait être incroyable de vivre à l’époque des empereurs dans cette prison dorée et immense.
Après cette visite, nous continuons notre immersion dans la culture chinoise par un sport connu mondialement : le Kung Fu. Rassurez-vous, nous n’avons pas pris de cours ni tenté d’acrobaties quoique que Julien était partant. En revanche, nous avons pu assister à une représentation réalisée par une des meilleures troupes de la ville : les légendes du Kung Fu. Le spectacle allie danse, histoire, musique et bien entendu de nombreuses démonstrations de Kung Fu. Nous ne pouvons qu’être bluffés devant la souplesse et la maîtrise de ces moines. C’est vraiment un art à part entier mêlant discipline, rigueur et entraînement. Comme un sport de haut niveau, il demande une très grande pratique depuis son plus jeune âge pour espérer un jour atteindre le ciel (le Kung Fu est aussi une philosophie au même titre que le bouddhisme) ou casser une brique sur son corps ou sa tête et réaliser des mouvements plus incroyables les uns que les autres. C’est presque un ballet de combat tellement la coordination et la beauté des gestes sont parfaites.
24/05/2011
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