Cambodge : un pays en devenir
Nous terminons notre tour des pays du delta du Mékong par le Cambodge. Ouvert aux touristes que depuis 1à ou 15 ans, et marqué par la guerre, le Cambodge est au final le pays qui m’a le plus marquée des trois. Très petit, il ne compte que deux ou trois principales. Le reste se n’est que des chemins de terre qui mène le plus souvent à des villages typiques ou à la jungle. IL va falloir attendre encore quelques années avant que le pays démine toute sa jungle et qu’il développe ses infrastructures routières sans parler du train qui est tout simplement inexistant. Du coup à chaque étape c’est un peu le système D et les motorbikes et tuc tuc sont les rois.
Vous comprenez qu’il n’est pas si facile de sortir des villes touristiques. Et quand on parle
de lieux touristiques, on ne trouve pas vraiment beaucoup de blancs sauf à Sihanoukville (qui commence à concurrencer Pukhet) et bien entendu les temples d’Angkor.
15 jours au Cambodge restent vraiment courts surtout pour découvrir vraiment le pays. Pour autant, nous avons choisi un itinéraire nous permettant de voir les différentes facettes de ce pays si petit et si varié. Avec son côté français (du pain partout, les maisons dans les villes construites à la française…), son aspect asiatique (repas à base de riz, les porteurs comme dans les autres pays, le nombre hallucinants de motorbikes portant tout et n’importe quoi), ses maisons sur pilotis en bois, en tôles ou en sac à patates, ses paysages grandioses, sa jungle luxuriante avec les dernières forêts primitives du monde et ses plages de sable blanc, le Cambodge a tout pour séduire. Toutes les facettes que j’aime sont pour moi réunis ici : les plages de sables blancs à Sihanoukville, les villes occidentales pas trop grandes à Battambang et Phnom Penh, l’aventure, la montagne et la nature avec la jungle et Chi Path et la culture avec les sublimes temples d’Angkor.
Nous sommes passés des lieux touristiques aux villages typiques. Nous avons découverts le mode de vie des habitants dont le maître mot est le système D dans la jungle et la communauté de Chi Path. Nous nous sommes reposés sur les plages de Sihanoukville. Nous nous sommes imprégnés de la culture et de la religion hindouiste et bouddhiste avec les temples d’Angkor et nous avons découverts une nation meurtris par les Khmers Rouges et qui aujourd’hui encore tentent de se reconstruire. Bref, ces deux semaines ont été bien remplis et riche en émotions contradictoires : l’émerveillement, l’adrénaline, la consternation, le repos…
Finalement le Cambodge c’est tout cela. Difficile de dire ce qui m’a le plus marqué. Mais si
je devais retenir que deux choses, je parlerai du treck dans la jungle à Chi Path loin des hommes où la nature prend le dessus et où vous vous sentez très humble face à elle. J’évoquerai aussi l’excentricité et la splendeur des temples d’Angkor construits il y a des siècles, abandonnés et désormais valorisés. Un patrimoine unique qu’il faut préserver.
Le Cambodge reste le pays le plus pauvre du delta du Mékong. Dès notre arrivée et tout au long du séjour nous avons vu plus de mendiants, d’enfants vendant dans la rue pour gagner quelques sous (parfois exploités), de prostituées appelés pudiquement hôtesses parfois très jeunes que dans les autres pays. Nous avons aussi appris que les hommes devaient attendre 40 ans pour se marier avec des vierges (autant dire qu’un homme ne va pas attendre 40 ans pour baiser) et que certaines familles vendaient leurs propres enfants et notamment les filles pour se nourrir. C’est sans compter le trafic de
drogues et autres gérés par la police. La corruption fait aussi partie intégrante des mœurs. L’autre facette du Cambodge n’est pas ragoutante et le pays a besoin de faire un peu de ménage. Pourtant, il est épaulé par la communauté internationale puisque c’est le premier pays au monde par le nombre de ses ONG et associations venant en aide à la population. La grande question reste de savoir comment un pays aussi meurtri par la guerre va réussir à se reconstruire financièrement, intellectuellement, culturellement et architecturalement ? Tout reste à faire ou presque. Le tourisme et les ONG sont une solution mais pas la solution. Espérons juste qu’il ne deviendra pas comme son voisin le Vietnam en prenant les foreigners pour des vaches à lait.
07/05/2011
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