Au milieu du désert et des pêcheurs
Après un après midi de repos, il n’est pas envisageable pour nous de ne pas explorer les environs de Tarrafal. Très vite on nous parle d’un hameau encore plus inaccessible à environ 4h de marche. Nous reprenons donc nos bâtons et de l’eau et partons à l’assaut du chemin. Très vite nous allons laisser derrière nous la verdure pour nous enfoncer dans un désert de roche, de poussière et d’ancien volcan. On ne peut pas dire que le chemin est difficile mais il est à flanc de falaises et un peu glissant. Nous sommes donc obligé de faire attention à chaque pas pour ne pas se retrouver en bas plus vite que prévu.
Le paysage est complètement différent de celui que nous avons pu découvrir à l’est de l’ile. Ici pas un brin d’herbe et pratiquement pas d’ombre. Pour seul compagnon de chemin nous avons les chèvres et quelques ânes. En revanche sous nos pieds s’étalent une mer transparente d’un bleu incroyable et on ne se lasse pas de la contempler au fil des kms. Et puis au détour d’un virage nous la quittons pour arriver sur les flancs d’un ancien volcan. Le panorama devient lunaire et ici et là on peut découvrir les anciennes coulées de lave dévalant jusqu’à la mer. C’est sur cette note et au bout d’une descente dans la terre, la poussière et le sable noir que nous arrivons à Monte Trigo. Deux, trois maisons de pêcheurs et une petite pension constituent le bourg perdu au bout du monde. Nous nous attardons un instant sur sa beauté sauvage avant d’être accaparé par les pêcheurs locaux. Ils nous font comprendre dans un portugais doublé de quelques mots de Français et d’Anglais qu’ils peuvent nous reconduire à Tarrafal sur leur barque de pêche. Nous finissons par nous laisser séduire. En moins de deux, nous nous retrouvons avec de l’eau jusqu’au cuisse, les chaussures de marche dans une main, l’appareil photo et les bâtons de marche dans l’autre à essayer de monter dans la barque colorée sans tomber. Autant dire que pour moi et ma souplesse légendaire ce fut assez rigolo à tel point que le pêcheur a fini par me porter.
Le trajet de retour peut alors commencer entre la houle, les poissons fraîchement pêchés du matin et vidés peu à peu devant nous et le décor de carte postale à perte de vue.
On ne peut pas dire que nous ne partageons pas la vie locale et nous le faisons avec un réel plaisir.
Seule l’arrivée sous la pluie va un peu nous gâcher notre plaisir. Une pluie qui ne nous quittera plus le reste de la journée.
12/02/2015
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