Une première étape du GR20 qui donne le ton
A défaut de pouvoir partir à l’autre bout du monde et de pouvoir prendre le départ d’une course à pieds, il me fallait un petit défi sportif. Du coup j’ai choisi de partir faire le GR20 mais que la partie Sud faute de vacances suffisamment longue. Direction donc Ajaccio puis un transfert jusqu’au aiguille de Bavella où je vais commencer ce chemin réputé comme un des plus techniques d’Europe. J’avoue ne pas vraiment savoir à quoi m’attendre. Je suis une habituée des treks dans les pays et j’aime marcher parfois sur des chemins pierreux, glissants ou autres donc j’ai des difficultés à comprendre en quoi celui-ci serait différent ou plus technique que les autres.
Je vais vite comprendre pourquoi. En fait, en plus des distances longues (habituelles sur les GR), il faut rajouter les nombreux passages techniques, l’étroitesse des chemins et les pierres. En fait, on a l’impression que les Corses ont tracés un chemin au milieu de l’Ile sans vraiment aménager les choses. Du coup, il faut parfois escalader les roches, ses servir de ses mains pour passer, enjamber de gros blocs de rochers et redescendre de l’autre côté en mode toboggan sans tomber et surtout être vigilant à chaque instant pour éviter que les pieds se tordent ou restent coincés dans un rocher ou un trou. Quand vous commencez par faire 1 ou 2 km par heure dès le départ, on comprend vite pourquoi il est classé comme un des plus techniques d’Europe et je dois l’avouer au bout de 4h de marche, mes jambes se demandent ce qu’ils leur arrivent et je me dis que j’ai peut-être un peu sous-estimé la difficulté et que les 5 jours jusque Vizzanova ne vont pas être de tout repos.
Les 15 premiers kilomètres jusqu’au gite de crocci sont physiquement engagés osons le dire mais en revanche le paysage est vraiment magnifique sur les aiguilles de Bavella pour commencer avec ses cheminées rocheuses majestueuse, ses couleurs marron, orangé, rose par endroit et plus on monte, le panorama jusque la mer Tyrolienne. Les aiguilles de Bavella portent bien leur nom et semblent se dresser comme un mur infranchissable au milieu des montagnes. Je comprends pourquoi c’est le paradis des alpinistes. Chaque passage, chaque virage offre des vues sur des parties différentes de l’Ile et elle donne envie de se dépasser pour aller plus loin.
En fin de journée, je quitte les aiguilles pour un paysage différent où le maquis réapparaît et les montagnes du Nord dressent leur bout du nez au loin. Le coucher de soleil sur les cimes et les dernières neiges au loin font oublier toute la fatigue de la journée et donne envie d’en découvrir plus. Une première journée plein de surprise donc, surprise physique et technique et surprise en terme de paysage qui change vite au fil des kilomètres avec cette vue incroyable à Crocci, étape du jour.
06/06/2021
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