17 jours plus tard…
17 jours de trecks, 100 km parcourus à pieds, 5160 m atteint, des dizaines de ponts traversés, des montées à n’en plus finir et surtout un paysage à vous couper le souffle. Nous pourrions résumer ainsi nos deux semaines passées au milieu des plus belles montagnes du monde. Mais, le camp de base de l’Everest se mérite. Avant d’atteindre les 5 000m tant désirés et attendus, il nous a fallu monter et monter encore sur des chemins caillouteux, parfois au bord des précipices.
Avec une moyenne de 5h par jour de marche et des pentes atteignant parfois les 10 voire les
20 %, le treck n’a pas été une promenade de santé. Nous avons du nous dépasser physiquement mais la fatigue est vite oubliée quand à chaque pas ou presque le panorama est fabuleux. Difficile de décrire ces montagnes aux couleurs noires, blanches, marrons semblant ne jamais finir ou touchant presque le ciel bleu azur. Difficile d’imaginer la rivière bleue turquoise coulant dans les vallées et débouchant sur le magnifique lac de Gokyo qui semble sortir de nulle part à 4 800m.
Une vie difficile pour des népalais qui ont le cœur sur la main
Dans ce panorama, vous pouvez ainsi marcher pendant des heures au milieu de ces sommets sans rencontrer âme qui vive. Et d’un coup au détour d’un virage ou en haut d’une ultime montée, apparaît un village ou quelques lodges. Ces petites maisons colorées, éparpillées sur les flancs semblent sortir de nulle part. Pourtant à l’intérieur vivent des familles entières, parfois à l’année. Ils affrontent le froid glacial jour après jour (imaginez la température qu’il peut faire lorsque l’eau se transforme en glaçon et que les vitres gèlent de l’intérieur) avec pour tout chauffage un poêle de bouse de yak et/ ou de bois. Poêle allumé qu’à la nuit tombée pour économiser le carburant.
Ici ce n’est pas l’homme qui décide mais la nature. L’électricité se fait donc au panneau
solaire uniquement, l’eau est puisée dans la rivière puis chauffée sur le poêle. Très précieuse, elle ne sert que pour la cuisine et se laver (la douche même froide est quasiment inexistante. Il faut se contenter d’un baquet d’eau chaude). Quant aux maisons, à partir de 3 500m, il s’agit davantage de chalets en bois mal isolés.
Plus de 100 kg à dos d’hommes
Il faut comprendre que tout est acheminé à dos d’hommes ou de Yaks. Imaginez notre surprise quand les premières fois vous rencontrez au détour du sentier des porteurs chargés de nourritures, de tôles, de fauteuils et autres choses plus insolites les unes que les autres. Ici ce n’est pas attention, voiture mais attention passage de fauteuils ou de passage de portes. Ces porteurs (les sherpas n’en constituent qu’une petite partie car c’est une ethnie) peuvent monter jusqu’à près de 100kg à eux seuls. Impressionnant ! Nous pensions au début que les charges les plus lourdes se montaient à dos de yaks ou de mules (autres convois devenus familiers au fur et à mesure des jours) mais il n’en est rien. Ici la vie est difficile et il faut être courageux pour survivre.
Toutefois, à chaque arrêt, vous retrouvez la même gentillesse, la même sympathie et le sourire adorable des népalais. Ils vont se plier en quatre pour satisfaire les touristes (bon d’accord c’est leur principal gagne pain mais quand même). On nous avait dit que les népalais étaient petits par la taille mais grand par le cœur. C’est bien vrai. Ils nous ont beaucoup touchés par leur courage et leur bonté.
Camp de base de l’Everest ou pas
Comment aussi ne pas parler de notre treck sans parler de Khumar, notre guide et Bicasse,
notre porteur. Ils nous ont encouragé chacun à leur manière, nous ont fait partager la vie dans les montagnes, nous ont parlé avec simplicité de la culture népalaise, du mode de vie et de la religion (enfin essentiellement Khumar) et ils ont fait en sorte que l’on puisse réaliser notre rêve : monter jusqu’au camp de base de l’Everest. Ce n’était pourtant pas gagné. Ainsi après 9 jours de Treck, nous avons du composer avec d’importante chute de neige. C’est ainsi qu’après une journée écourtée de montée sous une neige abondante, Khumar nous a annoncé que nous ne pourrions pas monter jusqu’au camp de base. Il est tombé cette journée là 60 cm à 4 000 m et plus de 80 cm en haut. Heureusement après plusieurs rebondissements, les aléas climatiques et une journée de perdue, nous avons tout de même réussi à grimper jusque Gorak Shep avec deux bonus : des montagnes magnifiques avec un super manteau neigeux (est-il utile de préciser que nous avons marché dans cette neige fraîche traçant le chemin), offrant un
paysage féérique et un camp de base sans aucun touriste ou presque (déjà que ce n’était pas la saison).
Une expérience inoubliable tant sur le plan physique, émotionnel, culturel et humain, dont nous sommes revenus victorieux et presque entier.
25/02/2011
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