Samarcande, la perle de l’orient

Samarcande est aussi appelé la perle de l’orient et je vais vite comprendre pourquoi. Hormis le fait que pendant des siècles, elle a été un lieu de passage incontournable sur la route de la soie, elle a aussi et surtout été la capitale de l’empire de Timorlan au 15ème siècle. Cette époque marque l’invasion des arabes, le début de l’Islam et le règne de l’empereur tyran Timor. 

L’empire de Timor s’étalait de la Turquie jusqu’à la Chine pratiquement, couvrant ainsi toute l’Asie Orientale. A l’époque, lors des ses 18 campagnes pour étendre son territoire, Timor détruisait tout ou presque sur son passage et tuait toutes les personnes non intellectuelles en les décapitant et en faisant des montagnes de crâne. Par contre, il épargnait les intellectuels et les amenaient jusque Samarcande pour la construction de bâtiments somptueux, l’évolution de l’astronomie ou de la médecine par exemple. 

On comprend donc mieux pourquoi cette belle architecture et ses monuments hors du temps. Aujourd’hui, ce que nous observons est la restauration complète et minutieuse qui a été effectuée par les russes sous l’époque soviétique. Les quelques photos montrent qu’il ne restait pratiquement rien au début du 20e le siècle. Les russes se sont inspirés des différents écrits, récits et images du 15eme siècle pour de la restauration fidèle, y compris sur les couleurs. Couleurs des mille et une nuit pour nous occidentaux avec ce bleu turquoise symbole du ciel, le vert émeraude, le bleu plus foncé symbole du deuil et le blanc pour la pureté. Le tout donne des ensembles à la fois grandiose et magnifique qui s’élèvent dans le ciel de l’orient comme autant de perles à observer. 

Le monument le plus connu reste la place Reghistan, place du sable connu aussi pour nous comme étant la mosquée bleue. Il faut savoir que la mosquée qui, ne constitue qu’une infime partie de l’ensemble n’est plus en activité depuis 1929. C’est un musée avec de nombreux magasins dans chaque alcôve. Ceci étant, cette fameuse place est constituée de 3 monuments encadrés par des portes étincelantes appelés des Medersars. Il y en 3, datant du 15eme siècle et 17eme siècle. La première est dédiée à l’astronome d’orient le plus célèbre Oulougbeg, petit fils de Timor, le 2eme Cher Dor et Tilva Kori. Les 2 derniers sur la place se reflètent comme un miroir de bleu et de turquoise étincelant. Au milieu on a l’impression d’être tout petit. C’était l’objectif de Timor donner cet aspect de puissance et de grandeur. D’extérieur, une immense porte et deux minarets de chaque côté pour les encadrer. A l’intérieur, une très grande cour avec de nombreuses alcôves complètement fermées ou non qui servaient de lieux pour étudier le Coran, les principes de l’Islam et la langue. Aujourd’hui, ce sont autant de marchands qui font un peu penser aux marchands du temple. 

Dans la partie centrale de la place, la fameuse mosquée est entièrement recouverte de feuille d’or. Je ne sais même plus où regarder tellement il y a de détails sur chaque centimètre carré. C’est fascinant et je me plait à rêver aux contes des mille et une nuit avec les princesses et les richesses. 

Cette magie de beauté va continuer pas très loin de la place avec le mausolée de Bibi Khanum, la femme favorite de Timor. Datant du 15eme siècle, ce mausolée n’enferme pas le tombeau de Bibi Khanum mais la construction a été supervisée par elle selon les plans architecturaux pendant que son mari partait pour une ultime bataille. Sur le même principe que la place Registhan, elle comprend une belle porte d’entrée entièrement restaurée avec les couleurs anciennes, un beau jardin ombragé avec de nombreux arbres, un 2eme bâtiment au fond où se trouve un mausolée que l’on ne peut pas visiter, et une mosquée avec minarets entièrement décorée. Le tout donne un ensemble où règne la sérénité et la beauté. J’y resterais bien des heures à déambuler en savourant et admirant chaque détail des édifices. On comprend d’ailleurs pourquoi il a fallu 25 ans pour effectuer la rénovation contre d’après la légende 7 années de construction. 

Car en dehors de la beauté de l’édifice, le site fait l’objet d’une légende qui lui donne encore plus de faveur ( je réserve un post sur cette légende). Après cette échappée dans l’histoire, il faut revenir au 21eme siècle, direction le bazar où marché principal de Samarcande. Un peu comme tous les marchés, c’est le lieu de vie des ouzbeks avec les fruits et légumes, les légumes secs, les vêtements et quelque stands de souvenirs venant sans doute d’Inde. J’avoue que ce n’est pas le marché le plus interessant que j’ai fait depuis le début du voyage mais il permet de se familiariser avec la vie quotidienne et de faire une pause avec l’histoire de Tamerland.

L’histoire nous allons la retrouver en fin d’après -midi après une pause bien méritée pour éviter la chaleur écrasante. Sous les dernières lueurs du soleil, nous allons découvrir le mausolée de Timor, où est enterré l’empereur. Toujours aussi majestueux, ce mausolée est à l’intérieur entièrement décoré de papier mâché, de feuille d’or, de céramique et de carrelage de bleu, turquoise et blanc. Lieu sacré entouré de deux minarets, il faut l’objet d’un culte encore aujourd’hui. Mais Timor n’y est pas enterré seul. A côté de sa tombe, se trouve son maître spirituel, 3 de ses enfants et son petit-fils destiné à reprendre les reines de l’empire mais qui est décédé avant l’empereur. En sortant à la lumière rasante, le monument semble en feu et brille donnant une impression de majesté, comme si l’empereur toujours vivant 5 siècles après continuait à montrer sa puissance

16/08/2025

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