
A la recherche du quetzal
Dernier jour de randonnée au Costa Rica. Ce matin, nous repartons de San Giordano, le pays de Quetzal (pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un oiseau mythique que les ornithologues du monde entier souhaitent voir au moins une fois dans leur vie). La randonnée part de 3500 m d’altitude pour arriver à 2200m avec un dénivelé de 1200 m sur 10km. Autant vous dire que les jambes et les genoux vont en prendre un coup. Mais plus que le quetzal, c’est une randonnée magique qui nous attend. Nous commençons dans la brume, dans la forêt naine avec un paysage faisant un peu penser à celui de la forêt de brocoliande pour devenir plus mystique au fur et à mesure de la descente. Les lichens vert émeraude, gris anthracite et dorés s’accrochent à tous les arbres. J’ai l’impression de marcher entouré tantôt d’un décor avec des tapis accrochés à chaque arbre et arbuste, tantôt avec des lichens dorés qui pendent aux branches, le tout avec de la brume et le soleil qui perce de temps en temps. J’ai envie de m’arrêter à chaque pas, de savourer chaque instant pour qu’il ne s’arrête jamais.
A ce paysage magique et étonnant s’ajoute au départ le silence absolu. A 3500m, aucun oiseau ou son ne vient troubler la tranquillité des lieux. Les indigènes l’assimilent au mystique. Et puis peu à peu la vie reprend ses droits avec le chant des oiseaux qui parfois virevoltent de branche en branche, les champignons de toutes les couleurs qui viennent pousser le long du chemin, les orchidées sauvages et les broméliacés rouge qui viennent donner des touches de couleurs au paysage vert et marron. Je savoure les sons, les odeurs de la forêt et je me galvanise de son énergie. Le solitaire masqué, le tragone, les pics à bois, le colibris sont les maîtres de cette forêt mais le quetzal reste caché. 2 ou 3 fois on l’entend sans le voir. Et 1200 m plus bas, après 3h de marche, il n’a toujours pas pointé son bout du nez ou plutôt son bout de bec.
C’est finalement sur le bord de la route, alors que j’avais désespérée de le voir qu’il se montre enfin. Et quand on le voit, on comprend pourquoi les ornithologues du monde entier viennent l’observer. Il est magnifique avec son vert pastel, son ventre rouge et surtout ses longues plumes à la queue. Pour autant, il n’est pas facile à prendre en photo.
C’est avec ce dernier oiseau que nous reprenons la route pour San José, la capitale, dernière étape du voyage. Nous passons de la jungle et la montagne silencieuse à la civilisation avec ses bouchons, ses bruits de Klaxons et le monde. Le contraste est saisissant.
30/04/2025
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