A l’assaut du GR20 en Corse
Vous le savez tous j’aime me lancer des défis. Et cette fois-ci mon défi est le gr 20 en Corse. J’avais déjà fait la partie sud il y a deux ans mais je voulais impérativement le terminer. Me voici donc de nouveau à l’assaut de ce gr réputé pour être le plus difficile et technique d’Europe surtout sur le Nord.
Et pour corser le tout sinon ce n’est pas marrant je le fais à l’envers du Sud au nord jusque bonifatu. Départ ce matin à 6h pour la première étape jusque Grotelle dans la vallée de la restonica. C’est donc 16km qui nous attend avec pas moins de 1414m de dénivelé positif et 800m de dénivelé négatif et le moins que je puisse dire c’est que pour être technique, il est technique. Si le matin, je commence à l’ombre des arbres sur un faux plat durant une heure, très rapidement le chemin devient minéral. Fini l’ombre et la verdure place au granit à perte de vue. La montée et raide voire parfois tellement raide qu’il faut s’aider des mains pour avancer.
Il faudra 4h de montée pour faire les 1400 m de dénivelé positif et atteindre le col au dessus de petra piana à 2200 m d’altitude.
Tout allait bien jusqu’à une catastrophe qui va nous retarder de deux heures et surtout me couper les pattes et me saper le moral. A quelques mètres du col, je vois un homme tombé pratiquement juste devant moi. Insolation. Du coup appel à l’hélicoptère, attente de plus de 2h et je peux vous dire que physiquement et moralement c’est compliquée de reprendre après.
La descente commence doucement en faisant très attention à ses pieds pour ne pas se faire une cheville ou autre d’autant plus quand tu apprends que 15 minutes plus tôt une jeune femme est tombée sur la tête avec luxation d’épaule. 2 hélicoptères de secours en 30 minutes, je peux vous dire que vous êtes calmée pour un bon moment et que vous comprenez que le gr ne laisse rien passer.
805 m de dénivelé négatif m’attend. Et je peux vous dire que les 500 premiers mètres se font dans les pierres avec parfois l’obligation de mettre les mains. Chaque pas est important pour éviter la blessure puis le chemin se fait plus doux même s’il reste très technique. En revanche le paysage change au fur et à mesure des pas. Il devient plus minéral. Les arbres du matin et les petites rivières ont laissé place à des sommets en granit à perte de vue.
J’avoue que l’arrivée est la bienvenue car entre l’attente des secours, la baisse de moral et l’étape déjà longue à la base, j’arrive à 18h soit une étape de près de 12h au lieu de 8, 9h à la base. La nuit de repos dans la tente sera la bienvenue.
20/08/2023
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