Lever de soleil sur la cité perdue
L’avantage de dormir sur la ciudad perdida est d’avoir la cité pour soi lors du lever du soleil. Comment vous dire que c’est magique surtout lorsque la nuit a été très courte entre les moustiques et les chiens qui se sont mis à aboyer à 2h du matin. Voir la cité perdue s’éveiller peu à peu restera je pense un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire. Je resterai bien des heures à contempler le site mais les touristes et la descente jusqu’au camps de makane nous oblige à bouger. Mais avant de reattaquer les marches en descente, nous prenons le temps de visiter cette fameuse ciudad perdida. Il faut savoir qu’elle a été redécouverte dans les années 1970 par des pilleurs de tombe qui cherchaient de l’or pour le revendre au marché noir. Deux familles notamment se partageaient le site jusqu’au jour où l’appât du gain a été plus forte et qu’ils ont commencé à se battre pour les terrasses. L’une des deux familles a alors décidé de révéler où se trouvait cette cité perdue à des archéologues qui sont montés pour la première fois déguisés en pilleur de tombe pour ne pas se faire tuer. Face à l’ampleur de cette découverte, ils ont vite impliqué le gouvernement qui a envoyé l’armée pour récupérer le site. Aujourd’hui, il appartient au gouvernement et au classe unesco.
Pour autant, si une centaine de terrasses ont été mis à jour, les archéologues pensent qu’il y en aurait plus de 1000. Seulement en accord avec le descendants du peuple Tayronas (dont c’est le site), aucune fouille ne peut désormais s’effectuer et seul les terrasses sont régulièrement entretenus et répertoriés par les historiens.
Pourquoi ce choix ? Tout simplement parce que la cité perdue est en réalité une ancienne cité qui servait au peuple Tayronas pour effectuer leur rite funéraire et sans doute se rassembler pour prendre des décisions. Seule une famille de Kogis est aujourd’hui décidé à vivre sur le site (les kogis sont les descendants du peuple Tayronas). Composé d’un mamo, de sa femme et de ses enfants, il a pour mission de purifier le site qui est souillé par les touristes spirituellement. En effet, il faut savoir que pour les kogis nous sommes les petits frères et eux sont le grand frères. Leur mission est de « réparer » les nombreux méfaits commis par nous les petite frères et qui participent au dérèglement climatique et autre destruction. Pour eux, la Sierra Nevada est le centre du monde et en la purifiant et en enrayant ses problèmes, il purifie le reste du monde.
Après cette visite très instructive, il est temps de redescendre le 1200 marches montées un peu au pas de course en raison de la pluie. Honnêtement hier en les montant je me suis dit que la descente serait difficile mais en fait elle a été plus aise que prévu et pourtant avec la pluie d’hier, les pierres se sont avérées extrêmement glissantes. Doucement marche par marche, nous arrivons en bas au bout de 30 minutes avant de reprendre le chemin en sens inverse d’hier jusqu’au camps. Reste alors 3h de marche sur le papier avant d’atteindre celui de Makane où nous allons passer notre dernière nuit. Au final, pratiquement tout en descente, je vais boucler les 8 km restants et les 1017m de dénivelé négatif en un peu plus de 2h.
Demain, les 14 derniers kilomètres se feront aussi pratiquement en descente avec deux belles montées tout de même. Et si physiquement je sais que je vais pouvoir enchaîner sans problème la fin du trek, je serai tout de même contente d’arriver car avec cette humidité ambiante plus la pluie d’hier absolument rien ne sèche. Moralité, c’est une combinaison de sueur extrême et de pluie qui embaume tous les vêtements.
24/07/2023
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