Bagan, la cité aux milliers de temples
Ce matin je me lève aux aurores pour pouvoir attraper l’avion direction Bagan. Et je dois avouer que l’aventure commence dès l’aéroport. Ici, pas de tapis roulant, de tableaux d’affichage ou autres… Tout se fait à la main et avec les moyens du bord. Un tableau où des post-its sont collés, sert d’indicateur pour les vols, portés par un steeward qui passe ainsi de rang en rang tel un speecheur lors d’un match de boxe. Pas question de traîner, en deux temps trois mouvements, j’arrive aux abords de l’avion et quel avion ! Il s’agit plus d’un coucou volant qu’autre chose. On a l’impression de se retrouver plongé dans la seconde guerre mondiale avec les petits avions à hélice qui font un boucan d’enfer. Il ne reste qu’à faire une prière pour les croyants en espérant arriver à bon port. 1h10 plus tard et un atterrissage mouvementé, me voici à l’aéroport international de Bagan qui a plus les allures d’un immense hangar que d’un aéroport. Il faut récupérer les valises trainées dans des chariots aux abords de ce hangar avant de pouvoir s’aventurer dans la ville. L’aventure commence tôt pour moi.
J’avais choisi de séjourner dans le vieux Bagan pour être proche des temples et
ainsi éviter des kms supplémentaires mais je me retrouve en réalité à plus de 5 km du vieux Bagan (enfin je vais ne l’apprendre qu’en fin de journée). Motivée et surexcitée de découvrir ce lieu si mémorable et internationalement reconnu, je pose à peine le sac à dos pour me lancer à l’assaut de la route poussiéreuse à pied. Très vite, les premiers stupas en brique se dessinent et plus j’avance, plus j’ai l’impression qu’il y en a des centaines et des centaines. En réalité Bagan en compte un peu plus de 4 000 construits entre le XIème et le XIIIème siècle pour la plupart. Ces monuments en brique, de taille différente et impressionnante semblent pousser comme des champignons et sortir de nulle part dans l’immensité désertique. Je m’attendais à une petite ville couverte de temples un peu comme à Angkor Wat mais en réalité ce sont des champs avec quelques arbres et très peu d’ombre qui accueillent ces monuments. Sur la route principale, heureusement goudronnée, j’en passe un, deux puis trois… puis n’y tenant plus je m’enfonce sur le bas côté pour les approcher de plus près. Presque au milieu des paysans et des chèvres, mon premier stupa me sidère. De l’extérieur il ressemble à un vulgaire bol retourné mais à l’intérieur
un immense Bouddha ou dieu semble me défier du regard. Je le photographie sous toutes ses coutures, émerveillée, excitée de pouvoir voir enfin ces fameux temples avant d’en découvrir un autre. Stupeur là aussi il y a un bouddha. En réalité, je vais vite m’apercevoir qu’ils renferment tous ou presque un bouddha. Je ne me lasse pas de courir de pagode en pagode découvrant les mille et un détails qui font qu’ils sont uniques. Car si de l’extérieur, on a l’impression dans un premier temps qu’ils se ressemblent tous en fait pas du tout. On distingue trois grandes périodes de constructions reconnaissables par la luminosité qui rentre à l’intérieur et donc des fenêtres. A l’intérieur, quelques fresques subsistent encore et on devine de temps en temps des bouddhas dessinés, des écritures d’antan, des scènes religieuses… Chaque temple est finalement unique, plus ou moins intéressant et plus ou moins bien restauré. Depuis 1975,ce sont plus de 2 000 temps qui ont été remis debout et restaurés selon des méthodes plus ou moins douteuses, mais ceci est un autre débat.
De mon côté, j’ai enlevé pas moins de 6 fois les chaussures, vu une bonne
cinquantaine de temples. Des endroits touristiques comme le fameux temple Anonda ou Gimyuki et d’autres moins connus comme ce petit temple où se trouvaient deux têtes de bouddhas ou encore 4 grands bouddhas semi-couchés. Ce sont aussi 6h de marche qui sont venues à bout de moi et c’est un repos serein et spirituel que j’espère prendre avant de repartir en découvrir d’autres dès demain matin.
19/02/2013
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