4ème étape dans la forêt de Gévaudan
Lorsque nous partons ce matin, il ne fait pas très beau mais ce n’est pas très grave. Le principal est de ne pas avoir de pluie. Et puis de temps en temps marcher sous un ciel gris est beaucoup plus sympa surtout comme ce matin où nous allons réaliser une bonne partie du chemin sur la route ensoleillée en principe. Le chemin jusque Langogne, notre première ville du jour est assez plaisante et nous continuons à traverser nos champs même si cette fois-ci ils se ressemblent un peu tous. Le paysage est donc assez monotone sur les 7,5 premiers kilomètres mais heureusement Langogne vaut le détour. Le centre historique avec son église Romane, la plus vieille de France lit-on devant la façade et sa chapelle un peu plus loin vestige d’un passé riche et commerçant valent le coup d’œil. Et puis un peu d’histoire sur le GR, c’est toujours plus sympa.
En sortant de Langogne, c’est la route enfin le chemin goudronné qui nous emmène 2,5 km plus loin au prochain hameau. J’avoue que marcher sur la route n’est pas vraiment plaisant et je suis assez contente de retrouver le chemin. Un chemin qui nous emmène dans la fameuse forêt du Gévaudan. Célèbre pour son loup, la forêt n’en est pas moins magnifique avec ses arbres majestueux, ses roches couvertes de mousse et ce sympathique chemin qui le traverse. Ce que j’aime particulièrement dans les forêts c’est l’ambiance. J’ai toujours trouvé que déambuler dans une forêt était reposant avec ce calme juste troublé par le vent sifflant entre les feuilles et les arbres qui, par moment, semblent nous parler. Peut-être qu’ils nous racontent les aventures du célèbre écrivain. C’est quand même une étape mythique pour Stevenson qui va se perdre dans la forêt tournant en rond entre les villages de Fouzillac et Fouzillic. D’ailleurs à l’entrée du hameau juste avant ces deux villages, à Sagnerousse, un panneau nous explique pourquoi Stevenson s’est perdu. L’explication viendrait du champs magnétique de la terre couplé à la tombée de la nuit et à la pluie. Il aurait alors été victime d’hallucination et ainsi vécu le tronçon le plus compliqué pour lui de tout le chemin. On adhère ou pas mais elle a au moins le mérite d’exister.
Vous l’avez sans doute compris mais en passant la frontière de l’Allier, le paysage serait changeant au fil des kilomètres. Les champs ont laissé la place à la forêt du Gévaudan et les roches ont changé de couleur. La montagne se fait plus abrupte et les villages et hameaux deviennent plus espacés. Et si, avouons le les derniers kilomètres ont été compliquées pour moi (mes pieds me font un peu souffrir), l’arrivée à Le Cheylard l’Evèque est un peu magique. Pour la première fois, nous avons vraiment l’impression de nous retrouver au milieu de rien, isolé. Une seule rue traverse le village et au milieu, en face d’une église toute petite et toute mignonne, notre refuge pour le soir. Le refuge du Mour, lové dans une ancienne bâtisse lozérienne avec ses murs en pierre et son toit en ardoise. Nous sommes accueillies comme des reines. Je pense que la nuit va être au calme.
15/07/2020
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