Retour à Béthleem
Il est déjà temps de boucler ce voyage et de revenir sur Bethléem avant de reprendre l’avion demain. Mais avant de reprendre la route cette fois-ci en bus, nous retournons à Hébron dans le vieux quartier, qui nous a tant mis mal à l’aise hier. Samedi, jour de shabbat, le quartier est beaucoup plus vivant. Les enfants sortent chercher du lait, les souks complètement fermés hier sont cette fois-ci ouvertes (parce que on est samedi, seul jour ou presque autorisé) et la ville fourmille. On se sent beaucoup moins oppressé que la veille même si les militaires sont toujours dans leurs guérites sur tous les toits et que d’autres bien armés sont présent partout dans la ville. Les points de contrôle sont très très nombreux et il existe même des rues réservées aux israéliens et interdits aux musulmans. Nous sommes d’accord c’est juste absurde. Mais quand on ressent ce climat de haine qui règne, on comprend mieux pourquoi l’armée est partout et honnêtement je pense qu’ils sont là pas que pour assurer la sécurité des israéliens comme certains peuvent nous le suggérer. Je pense qu’ils sont là pour assurer la sécurité tout court dans une zone où la haine est plus que jamais présente.
Nous nous dirigeons cette fois-ci vers le tombeau d’Abraham, histoire de boucler le chemin de randonnée que nous suivons depuis une semaine. Prisé par les juifs et les musulmans, le tombeau a été tour à tour au fil des siècles et des affrontements tour à tour une mosquée ou une synagogue. Aujourd’hui, il est séparé en deux partis. D’un côté, une mosquée pour les musulmans et de l’autre une synagogue pour les juifs. Nous pouvons entrer dans la mosquée pour voir le tombeau de toute la famille du patriarche et apercevoir une minuscule entrée qui serait l’entrée de la grotte du patriarche. Nous aurions aimé pouvoir nous rendre de l’autre côté pour voir le côté juif mais le samedi la synagogue est fermée aux visiteurs. Tant pis.
A la place nous passons un peu de temps dans les souks avant de quitter Hébron. C’est un bon moyen de s’imprégner de l’ambiance très différente des autres villes. En sortant de la ville, nous passons par un camp de réfugiés sur les hauteurs de Bethléem. Là, on nous explique le sort des réfugiés palestiniens chassés de leur village et de tous ceux qui viennent des pays voisins et qui ici, n’ont pas de droit ou pratiquement pas de droits. Des réfugiés qui sont protégés pour certains par la communauté internationale comme à Bethléem. Ils peuvent ainsi bénéficier de conditions sanitaires plus décentes et surtout pouvoir se défendre pour que leurs familles puissent faire des études et avoir une vie meilleure au quotidien. Et si la situation politique n’est pas du tout comparable en Palestine qu’en France, ces réfugiés me font penser à tous les réfugiés de Calais qui sont en attente d’une vie meilleure et vivent souvent dans des conditions déplorables. Heureusement chez nous les militaires ne peuvent pas débarquer la nuit pour les tuer et ils sont nettement plus en sécurité. Ce petit passage par ce camp nous fait prendre encore une fois conscience de notre chance en France d’être libre et en sécurité au quotidien.
Une dernière visite nous attend à notre arrivée à Bethléem, celle de la grotte de lait. D’après la légende, Marie
aurait laissé tomber une goutte de lait dans la grotte en allaitant Jésus et la grotte serait devenue blanche. Une chose est certaine il règne dans cette grotte église une belle sérénité. La grotte en elle-même s’avère très jolie avec ses voûtes en pierre et ses décorations religieuses. Surprenante également au sous-sol où se dresse une chapelle dédiée aux familles désirant un enfant. La Chapelle est d’une modernité impressionnante avec de jolis vitraux or et blanc. Une paix relative pour clôturer un voyage qui bouscule des convictions acquises depuis le plus jeune âge.
31/03/2019
Partagez cet article avec vos amis :