Lever de soleil sur le Piton des neiges
Petit miracle cette nuit puisqu’en nous levant à 4h du matin (nous voulons voir le lever du soleil au sommet du Piton), le ciel est dégagé et nous apercevons même les nuages. Nous entamons donc la montée de 500 m de dénivelé qui nous sépare du sommet lampe frontale vissée sur la tête. L’ascension se fait sans réel difficulté si ce n’est qu’il faut regarder un peu plus ses pieds que d’ordinaire et bien suivre le balisage pour ne pas se perdre. J’arrive vers 6h quelques minutes avant le levé du soleil. Une masse blanchâtre de nuages s’est massée en contrebas alors que peu à peu l’aube pointe son bout du nez. Et même s’il fait froid en haut, je reste fascinée par le spectacle du soleil qui dévoile peu à peu la ville de Cilaos, St Pierre au loin et je pense le piton de la Fournaise. Les nuages blancs semblent danser en contre-bas devenant peu à peu rose, orange et rouge. Certes, nous ne voyons pas jusque la mer (il paraît que les jours très clairs, on peut apercevoir l’île Maurice) mais je me sens tellement humble face à la magie de l’univers et la nature. Le silence de la nuit laisse aussi peu à peu place aux bruits du vent et aux chants des oiseaux en contre-bas.
Le soleil finit par nous réchauffer nous donnant le signal de la descente d’abord vers le gite 500 m plus bas (logique) puis vers Bourg Murat ou Hell Bourg. Car pour nous, il faut déjà dire adieu au GR2 et la traversée. Dans deux jours, nous devons d’être à St Denis pour l’avion et il n’est pas possible de rallier Basse Vallée en seulement 2 jours. La veille nous nous sommes posés la question de savoir si nous descendions vers Bourg Murat (sur le GR) et delà nous prenons un bus pour St Denis ou si nous bifurquions par le cirque de Cilaos vers Hell Bourg (porte d’entrée du cirque de Salazie). Une fois encore la montagne va décider pour nous car le chemin vers Bourg Murat s’avère impraticable à cause de la pluie de la veille. Nous prenons donc la direction du GR1 et du cap des anglais. Avec la pluie de la veille, la decente est glissante dans les rochers et la boue. Nous descendons parfois dans des rigoles d’eau et certains passages sont vraiment dangereux. Il me faudra près de 2h pour atteindre Cap Anglais et ainsi abandonner le cirque de Cilaos pour entrer dans celui de Salazie.
De là, le chemin se fait plus simple et un peu moins glissant d’abord sur de la roche puis dans une forêt
cryptomérias. Le sol est jonché de racines ce qui ne le rend pas moins glissant. A 40 minutes d’Hell Bourg, j’avoue que j’en ai marre de descendre. Mes jambes et mes genoux me font mal et bizarrement je trouve le sac à dos très lourd. Il va falloir que je prenne sur moi pour les 400 derniers mètres de dénivelé qui me sépare d’Hell Bourg. Et en posant le pied sur le parking à l’arrière de la salle des fêtes, je me dis que les 2000 m de dénivelés ont été vraiment difficiles d’autant que le soleil du matin a très vite laissé place à la bruine et la pluie, nous bouchant le paysage.
Heureusement, Hell-Bourg fait partie des plus beaux villages de France et est somptueuse avec des anciennes maisons créoles, parfois très colorées et ses petites rues sympathiques. Je retrouve une végétation luxuriante avec les orchidées et au loin nous apercevons quelques cascades descendant des montagnes.
Nous délaissons la tente pour cette nuit et nous nous installons chez un petit gîte de randonneur (le gite Madeleine Parisot) dans une ancienne maison créole au bout de la rue principale. Le propriétaire est d’une gentillesse dans nom et je peux vous dire que je ne bouderai pas ses confitures maison au chouchou, à la banane et autre le lendemain matin. Et comme nous sommes dans les spécialités locales, nous nous offrons un diner de roi dans un petit restaurant de la ville avec au menu les fameux chouchous, le rougail saucisse sans oublier le rhum arrangé. De quoi se requinquer après les émotions de la journée et cette descente éprouvante.
16/04/2017
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