Stoppées au milieu du désert
Après une nuit sur un matelas dur comme du béton et sous la chaleur, nous allons traverser le désert de Wahibas de part en part. Il s’étend sur près de 10 000 km2 et fait 180 km sur toute sa longueur.
Bien entendu, nous ne pouvons pas réaliser ses 180 km à pieds et cela n’aurait de toute façon pas beaucoup d’intérêt pour nous. Toutefois, nous allons quand même nous y enfoncer à pieds.
Ainsi, nous partons sandales aux pieds (les chaussures de marche se remplissant vite de sable) au travers le désert. Nous apprenons très vite à grimper les cordons dunaires et à les descendre, en s’enfonçant parfois jusqu’aux chevilles. Marcher dans le désert reste très physique surtout que le paysage désertique et dunaire s’étendant à perte de vue, nous n’avons pas l’impression d’avancer et pourtant nous nous retrouvons vite loin du camp. Au fil des heures, le soleil se fait de plus en plus chaud, le vent tombe et le sable devient brûlant. Il est temps de rentrer au camp pour reprendre les 4X4 et traverser le désert.
Très vite, nous allons comprendre que la traversée ne sera pas de tout repos. Lancé à bonne allure, nous montons et
descendons les dunes et sautant à chaque bosse et virage. Au loin, nous apercevons la piste de sable à perte de vue dans l’immensité du désert. Nous nous croyons seuls au monde même si de temps en temps nous croisons un dromadaire, quelques chèvres et des bédouins. Mais les choses vont très vite se compliquer. Tout commence lorsque nous nous apercevons que nous sommes perdus. Les chauffeurs cherchent un endroit ombragé ou plutôt une sorte de campement pour la pause déjeuner. Il faut dire qu’il fait près de 40° et que nous ne nous voyons pas manger sur les dunes en plein soleil. Seulement, nous avons dû louper une bifurcation et les voilà en train de parlementer en Français, anglais et arabe sur la route à suivre. Heureusement, le GPS va nous sauver.
Nous faisons donc demi-tour et notre 4X4 qui ouvrait jusque là la piste laisse passer un véhicule devant lui. A ce moment là, j’en profite pour changer de siège et me mettre à l’avant. Jusqu’à maintenant, je me trouvais à l’arrière sans être attachée (la ceinture de sécurité est obligatoire seulement à l’avant à Oman). Nous reprenons ainsi nos montées et descentes de dunes sur 1 km ou 2 avant que la voiture de devant ne stoppe nette, complètement ensablée. Au départ, nous pensons que nous allons devoir prendre les pelles et pousser mais en montant la dune, nous nous rendons compte que c’est beaucoup plus important. En fait, le 4X4 n’est pas ensablé mais il vient de percuter à pleine puissance une voiture de bédouin qui montait à ce moment là. Heureusement, les passagers tous attachés n’ont rien eu mais la voiture est complètement enfoncée à l’avant et elle perd allégrement du liquide de refroidissement. Elle ne repartira pas. Nous voici donc coincées au milieu du désert sous 40°.
A ce moment là, le désert n’est plus du tout aussi vide que nous le pensions. Très vite, le téléphone arabe (ou plutôt
les portables) fonctionnent et les 4X4 commencent à s’accumuler sur le lieu de l’accident. Comme nous ne pouvons rien faire et que nous n’allons pas rester là, nous reprenons les voitures pour le camp du déjeuner. Commence alors une épopée rigolote entre attente, retour sur les lieux pour attendre la police, retour sur nos pas… Il nous faudra près de 3h pour reprendre la route direction Mahout, notre hôtel pour la nuit. En chemin, le désert devient de plus en plus vert avec ici et là des touffes d’herbe avant de changer de couleur et de se faire plus blanc. Peu de temps après, nous apercevons enfin la mer. Le paysage est sublime entre la couleur du désert et le bleu de la mer à l’horizon. Le désert se finit à sa porte et les dromadaires laissent place aux pêcheurs et à leur barque. Un autre paysage sans aucune dune ni sable se profile. Oman nous réserve encore bien des suprises que nous découvrirons demain.
20/10/2015
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